L'Annonce de Noël par Valentin et Adélie/El Pregó de Nadal pel Valentin i l'Adélie...
- Hey !! Hey !! Oui, toi. Excuse-moi : peux-tu m’expliquer ? Tout ce monde, ces lumières, ce bruit cette agitation… Vous en êtes encore au Black Friday ?
- Mais non : c’est Noël !
- Noël ?
- Ben oui, Noël. Tu ne sais pas ce qu’est Noël ?
- C’est la première fois que j’entends ce mot. Je viens de loin, et chez moi on ne connait pas ça. C’est quoi Noël ?
- Pfffff… Ce serait long. Tu n’as rien remarqué ?
- Oui, j’ai remarqué beaucoup de choses ; peut-être trop, mais je n’arrive pas à faire le lien. Des gens partout, partout… Des magasins remplis ; de la nourriture, des vins, des jouets, des vêtements… Tout le monde achète, encore et encore. Et des Lumières, de la pub : “Veniu a esquiar a Masella !!”, “Veniu a esquiar a Portè !!”, “Magasin ouvert jusqu’à 20h pour vos derniers achats”… des sapins maquillés comme des drag-queens pour la GayPride… Un gars déguisé en rouge avec une barbe blanche et un drôle de bonnet… il faudrait vraiment être idiot pour ne pas voir qu’il s’est déguisé. Tiens !! Je le reconnais, il est là avec nous ce soir, mais sans son costume… Il est mieux comme ça ! On voit aussi quelquefois les statues d’un homme, d’une femme, d’un bébé… Ils ont l’air importants, mais personne ne les regarde.
- Vous faites ça souvent ??
- Non, seulement une fois par an.
- Toujours à la même date ?
- Oui. En fait, il y a plus de deux mille ans, c’était le premier Noël de l’histoire. Un enfant est né, on dit qu’Il était le Sauveur…
- Cool, son nom !
- Non, non ! Son nom, c’est Jésus, mais ça veut dire la même chose. En ce temps-là, les hommes ne s’aimaient pas assez et se foutaient pas mal du voisin.
- Comment ça ?
- Je veux dire, ils ne s’occupaient que d’eux et ne pensaient qu’à leurs petites affaires. Et Jésus est venu leur dire qu’ils devaient s’aimer les uns les autres. Et puis il est mort…
Et il est ressuscité.
- RESSUS-CI-QUOI ?? - Il est revenu à la vie. Il est vivant maintenant.
- Et Il est où ?
- Là, avec nous. Il continue à nous dire qu’aimer les hommes, c’est l’aimer à lui, et qu’en aimant, nous sommes sauvés.
- Attends… Si je ne comprends bien, Jésus t’a sauvé parce qu’il t’aimait ; et parce qu’Il t’aimait, Il t’a appris à aimer.
- Oui, c’est ça. Disons que Jésus nous a donné la force d’aimer.
- Et tous ces gens sont des chrétiens ?
- La plupart.
- Et ils savent qu’ils sont sauvés ?
- Oui, bien sûr.
- Et qu’ils ont reçu cette force d’aimer ?
- Oui.
- Et ce Jésus, Il est né il y a combien de temps déjà ?
- Un peu plus de deux mille ans.
- Il y a quelque chose qui ne colle pas... Vos médias dégoulinent d’images de guerre et de violence, là, juste à quelques centaines de kilomètres à peine de chez vous ; beaucoup de vos Anciens dans vos EPHAD ainsi que des malades dans votre superbe hôpital seront seuls ce soir ; vos Jeunes peinent à se loger et quittent le pays ; vos pauvres fouillent vos poubelles dans vos villes pour manger ; l’eau manque depuis des mois et vous continuez à arroser copieusement vos pelouses et à fabriquer de la neige artificielle à grands coups de canons… Plus de deux mille ans, tu m’as dit ?? Bon… votre Jésus, quel gars patient… Bon, ben… merci pour tout. Au fait… JOYEUX NOËL !!
D'après un conte de Noël de Miquel Estradé, moine de Montserrat