Prière et Réparation... / Pregària i Reparació...
« Gagner le monde entier… » C’est l’illusion que ce même monde nous propose. Avoir du succès, de l’argent, du prestige, tout en piétinant l’autre, surtout en piétinant l’autre.
Et nous tombons tous lamentablement dans le piège. Peu importe si tout ce que nous possédons est bâti sur la souffrance et le mépris.
Alors que nous croyons posséder, nous sommes possédés. Nous prétendons agir librement, et nous nous chargeons de chaînes.
Nous devenons les pantins démembrés et pitoyables d’un Mal dont la seule finalité est de nous faire renier notre humanité dans des gestes infâmes, jusqu’à notre anéantissement.
Quelle que soit notre conviction — il est essentiel de toujours se dresser devant de tels gestes, et de les combattre.
Les relativiser, c’est consentir à ce que demain nous ayons à en vivre de bien pires encore.
« La vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix. », nous l’avons entendu dans notre première lecture (L1 Si).
Il est toujours temps de réagir, de choisir la vie plutôt que la mort.
Cela implique, pour la personne qui s’est égarée, un vrai chemin de conversion.
Ces enfants ont reconnu leur erreur, ils la regrettent amèrement et en souffrent, autant que leurs familles. Ces enfants pourraient être nos enfants, et de fait, ils sont aussi nos enfants.
Comme Chrétiens, si nous voulons être cohérents avec la foi qui est la nôtre, nous ne pouvons pas alors refuser de leur tendre la main, pour les soutenir, pour les aimer, pour les aider à retrouver du sens à leurs vies. Si nous ne le faisons pas, c’est nous qui nous égarons gravement.
Nous sommes pardonnés par Celui qui nous donne sa Vie et nous relève à chaque instant.
Sommes-nous bien conscients que — là, maintenant — si nous vivons et si nous existons, c’est à partir de ce Pardon ? Qui serions-nous alors pour oser montrer du doigt ? Qui serions-nous pour condamner ?
« Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui… »
Pour que le Christ n’ait pas à détourner son regard, peut-être est-il temps de changer notre propre regard.
Bien des parents ont du mal à concilier travail et vie familiale à certaines périodes, comme les vacances, par exemple.
D’autres, libérés de ces obligations, disposent largement de ce temps.
Plutôt que de s’enfermer dans les reproches, les « y a qu’à… », les « faut qu’on… », qui sont autant d’autojustifications pour rejeter l’autre — cet autre qui demain pourrait être l’un de nous — imaginons, créons, donnons-nous ensemble les moyens pour éviter que ne soient à nouveau vécues ces situations douloureuses, et cette souffrance qui est la nôtre aujourd’hui, sera demain germe de vie et de fraternité.
L1: Si 15, 15-20; Ps 118 (119); Év. Mc 8, 34 – 9, 1